Indian touch
Hier s’est enfin réalisé l’évènement que nous attendions tant (et vous aussi, on le sait), nous avons enfin revêtu le costume national, un SARI !
Cela s’est passé dans la matinée chez nos patrons, qui nous avaient invités préalablement à une petite promenade matinale à 7h, dans la Lalbagh Garden, jardin botanique de Bangalore (qui fera l’objet d’un article à part entière). Après une heure de marche intense, nous nous hâtâmes de rentrer afin qu’Hema prépare sa fille pour son départ à l’école vers 9h. Entre temps nous avons été invitées à déguster un petit déjeuner indien, salé et définitivement vraiment trop consistant, qui lui aussi sera la star d’un futur article.
En attendant qu’Hema se prépare nous lisons la presse locale et la voyons déposer un tissu assez bariolé sur un canapé. Puis vint le moment fatidique : « Would you like to try sarees ? »
Nos visages s’illuminent, nos yeux brillent comme des soleils, nous allons enfin pouvoir nous admirer dans la tenue locale qui nous fait tant envie, et dont la multitude de couleurs et de tissus transforment chaque rue, chaque place en mers multicolores.
La première à s’y essayer est Julie : dans un tissu jaune bordé de rouge et couvert de motifs de paons. il faut d’abord s’enrouler la taille et ajuster la longueur de manière à ce que le tissu tombe tout juste au sol. Plusieurs essais sont nécessaires afin d’obtenir la bonne longueur et couvrir ses pieds. Le tissu est rentré dans le pantalon puis on forme des plis sur le devant, au moins 8 sur une bande large de 15cm puis on re-rentre le tissu dans le pantalon au niveau du nombril. S’ensuit un autre tour autour de la taille où le tissu est remonté, et encore un autre tour où l’on fait monter la bande sur l’épaule en veillant bien à couvrir la poitrine. Une épingle vient fixer le tissu sur l’épaule, toujours en formant des plis minutieux.
Puis vint le tour de Claire qui déchante assez vite à la vue du tissu et de ses couleurs : poney sous LSD (même si on s’accorde pour dire que licorne correspondrait mieux), les couleurs parlent d’elles-mêmes. L’opération est répétée, le tissu un peu trop long pour le coup sera remonté à plusieurs reprises.
Enfin, Clémence, se drape d’un tissu beaucoup plus fluide et satiné, bleu et vert recouvert de motifs. Le tombé est nickel. Hema nous applique à chacune au pouce un point de poudre rouge entre les sourcils, en formant un bindi.
La séance photo qui suit est sans pareil : photos de groupe, à 3, à 4, seules, avec lumière naturelle, avec lumière artificielle, avec flash, sans flash… Puis l’heure de partir au bureau sonne. Au moment ou notre chère patronne croit que nous allons enlever nous déguisements, nous décidons de les garder et d’honorer nos collègues en se rendant au bureau avec : elle ne voulait pas nous laisser partir, en a beaucoup ri puis a enfin cédé. Il faut savoir que les sarees sont portés par les femmes d’une quarantaine d’années et plus, le reste de la population féminine cédant de plus en plus au style occidental.
Dans la rue, les regards amusés des gens ne changent pas vraiment de d’habitude, peut-être sont-ils plus teintés de compassion. Nos collègues ont semblé apprécier l’initiative, les filles pensant même organiser un saree day où nous viendrons toutes "déguisées". Elles nous apprennent aussi que ceux que l'on porte ne coûtent pas plus de 700 roupies (sachant qu'il n'y a pas le petit haut court assorti ici), soit moins de 9€.
Donc saree pour tout le monde ! Le plus compliqué restera sans doute a trouver des tissus pas trop bariolés, mission qui semble assez compliquée...
C'est l'enfer de la mode, c'est vraiment super sympa !